L’Académie Libanaise des Beaux-arts – Alba, Université de Balamand
et le département des Antiquités Grecques, Étrusques et Romaines du Musée du Louvre
vous convient au vernissage de l’exposition
LA MOSAÏQUE DE QABR HIRAM
et aux conférences
Présentation de l’église
par Elie Abi Nassif, architecte et professeur, à l’Académie Libanaise des Beaux-Arts - Alba, Beyrouth.
Une image du monde sensible
par Cécile Giroire, conservateur du patrimoine, département des antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre, Paris.
La restauration de la mosaïque
par Evelyne Chantriaux, directrice de l’atelier de restauration de mosaïques, musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal –Vienne, département du Rhône.
Jeudi 9 juin 2016 à 18h, Cour Centrale, Alba - Sin el Fil
À propos de la mosaïque de Qabr Hiram
Exposition conjointe entre le musée du Louvre et l'ALBA (Académie Libanaise des Beaux-arts) sur le thème de la mosaïque de l'église de saint Christophe dite de Qabr Hiram (Hanawaï - région de Tyr).
Cette mosaïque qui date du VIème siècle a été découverte en 1860 par Ernest Renan et a été transportée à Paris où elle trône actuellement dans les départements consacrés aux arts du bassin oriental de la Méditerranée.
Une reproduction virtuelle avec maquette et planches explicatives seront exposées et c'est la première fois qu'une telle coopération s'opère entre le musée le plus prestigieux (le Louvre) et un organisme libanais (l'ALBA).
L'exposition débutera par deux conférences données par Mme Cecile Giroire (conservateur du patrimoine, département des antiquités grecques étrusques et romaines, musée du Louvre Paris) et Mme Evelyne Chantriaux (directrice de l’atelier de restauration de mosaïques, musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal –Vienne, département du Rhône.)
À propos des conférenciers
CÉCILE GIROIRE
Formée à l’École du Louvre et à l’université Paris-IV, Cécile Giroire débute sa carrière à la section copte du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre. En 2001, elle intègre le département des conservateurs de l’Institut national du Patrimoine. Elle est ensuite affectée au service de récolement des dépôts des départements antiques du musée du Louvre puis rejoint, en octobre 2003, le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines. Particulièrement en charge des collections de mosaïques et d’arts mineurs d’époque romaine (orfèvrerie, argenterie, verres, céramique, bois, os et ivoire), elle partage, avec son collègue Daniel Roger, le commissariat d’une exposition sur l’art romain –Roman Art from the Louvre- aux Etats-Unis en 2007 et 2008, exposition qui sera présentée à Arles en 2008-2009. Elle enseigne à l’École du Louvre la spécialité « Histoire de l’art et archéologie du monde romain ». Au musée du Louvre, elle a participé à la programmation scientifique et à l’ouverture de nouveaux espaces muséographiques consacrés à l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain, et à la coédition de la publication L’Orient romain et byzantin au Louvre. En 2013, elle a assuré le commissariat de l’exposition « Entre terre et mer, l’extraordinaire bestiaire de la mosaïque romaine de Lod ». Elle est co-commissaire de l’exposition consacrée à Auguste présentée aux Scuderie del Quirinal à Rome puis aux Galeries nationales du Grand Palais en 2013 et 2014, et a co-édité le catalogue lié à cet événement. En 2015, elle assure le commissariat de l’exposition « Argenterie du Louvre. Le trésor de Boscoreale » au musée national d’archéologie de Sofia (Bulgarie).
EVELYNE CHANTRIAUX
Evelyne Chantriaux a étudié l’architecture (diplômée de l’École nationale des beaux-arts en 1978) avant de se spécialiser, en liaison avec la Direction des musées de France, dans le domaine de la conservation des mosaïques. Elle dirige l’Atelier de restauration de mosaïques au musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal-Vienne, Département du Rhône, depuis sa création en 1980. Cet équipement spécialisé, créé pour sauvegarder et mettre en valeur les pavements de la Vienne antique, répond aujourd’hui à des objectifs plus larges : il intervient à l’échelle nationale avec les services régionaux de l’archéologie, sur les sites classés Monuments Historiques, et collabore avec de nombreux musées. L’Atelier a ainsi restauré pour le musée du Louvre le pavement de l’église Saint-Christophe de Qabr Hiram et un ensemble de mosaïques provenant d’Antioche, présentés depuis 2012 dans les nouvelles salles consacrées à l’Orient méditerranéen. L’Atelier joue également un rôle international, sous la forme d’échanges scientifiques, de missions d’expertise, de programmes de formation et d’opérations de restauration. C’est dans le cadre de la réouverture du musée national de Beyrouth, en 1998, que l’Atelier s’est vu confier la restauration des mosaïques de la Naissance d’Alexandre (Baalbeck) et de l’Enlèvement d’Europe (Byblos). Evelyne Chantriaux est membre élue des bureaux de l’AFEMA (Association francophone pour l’étude de la mosaïque antique) depuis 1984, et de l’ICCM (International Committee for the conservation of mosaics) depuis 1986.
ELIE ABI NASSIF
Architecte diplômé de l’Académie Libanaise des Beaux-Arts – Alba en 1983, très tôt il s’intéresse à l’architecture religieuse avec toute sa complexité et sa symbolique. Ceci l’a conduit à effectuer des travaux de construction et de restauration de plusieurs monastères et églises.
Enseignant à l’Alba, il encadre les projets de diplôme à l’École d’Architecture, et est responsable des ateliers d’architecture à la section Architecture Intérieure (École des Arts Décoratifs).
Depuis 2008, il instaure un cours-atelier sur le patrimoine religieux en Orient, dont l’un des objectifs et de créer une banque de données sur les monuments religieux au Liban.
Il a à son effectif, quatre publications sur le thème du patrimoine religieux au Liban (éd. Alba) répertoriant plusieurs édifices religieux sur l’ensemble du territoire libanais.
Auteur de plusieurs conférences intra et extra universitaire, Elie Abi Nassif a également enseigné l’architecture à l’École Supérieure des Ingénieurs de Beyrouth – Université Saint-Joseph (ESIB) et à l’Université du Saint-Esprit Kaslik (USEK).
À propos de la découverte de la mosaïque de Qabr Hiram
En 1860, suite aux évènements douloureux qui ont éclaté au Liban (encore province turque de Syrie) depuis 1840 entre chrétiens maronites et druzes et qui ont pris une ampleur tragique en 1860, l’empereur Napoléon III envoya des troupes militaires qui débarquèrent à Beyrouth en octobre 1860 afin de protéger les chrétiens des attaques druzes.
Par la suite cette mission contribua à la formation d’une sorte d’autogouvernement au mont-Liban à la tête duquel se trouvait un « moutassarref » chrétien, désigné par la Sublime Porte.
Cette mission militaire était accompagnée d’une autre plus scientifique et archéologique, visant à redécouvrir les vestiges de l’ancienne Phénicie ; à la tête de cette mission se trouvait Ernest Renan, historien, philosophe et académicien.
Renan devait explorer les différents sites phéniciens allant du nord de la cote syrienne (Amrit ,Arwad…)jusqu’à Byblos ,Sidon et Tyr.
C’est à Tyr et ses environs, que la mission de Renan, découvrit beaucoup de vestiges, notamment le site de Qabr Hiram. Ce qui l’intriguait c’était la présence de cette tombe dans cette région ainsi qu’à sa forme. Les fouilles commencèrent autour de la tombe, une nécropole fut découverte, des pressoirs et les vestiges d’un ancien village.
Une découverte inattendue vint prouver l’importance du site ; à quelques mètres du mausolée, un des soldats remarqua le pied, à peine émergent au-dessus du sol, d’une colonne portant une croix grecque. Au bout de quelques coups de pioche pour déblayer le pilier, il arriva à un pavement d’une petite église byzantine, lequel était tout entier revêtu d’une mosaïque, très bien conservée et sous une épaisseur minime de terre végétale allant de 30 à 40 centimètres.
Le travail de déblayement dura quatre jours et la mosaïque apparut sous sa forme éclatante de beauté, avec une inscription en grec dédiant l’église à saint- Christophe (d’origine cananéenne) et datée de 575.
La découverte de cette mosaïque entraina quelques problèmes avec les villageois de la région hostiles aux représentations figurées, et il fallut faire garder le site par l’armée.
Des relevés de l’église furent réalisés un peu à la hâte par l’architecte Thobois et un plan du monument avec dessin des mosaïques fut dressé. L’Eglise est de type basilical avec nef principale et deux collatéraux avec abside et absidioles.
L’empereur Napoléon III voulut que ce beau monument de l’art byzantin fût transporté à Paris et un mosaïste envoyé de Rome se chargea de cette mission (Luigi Taddei).
Cette œuvre unique à l’époque, fut envoyée au Louvre ou elle fut exposée en 1892.
A partir de 1994, la mosaïque subit de grands travaux de restauration qui durèrent dix ans, et finalement elle est exposée dans sa totalité (à peu près 115 m2) au musée du Louvre dans les nouveaux locaux des arts de l’Islam et de l’orient romain et byzantin.