Une table ronde modérée par Dr Joseph Rustom aura lieu le mardi 30 octobre 2018 à 18h30 dans l'Amphithéâtre Samir Abillama, Bâtiment A - 2ème étage ; avec la participation de Dr. Grégory Buchakjian, Mme Catherine Cataruzza, M. Gilbert Hage, Mme Houda Kassatly et Mme Hala Younes, commissaire de l’exposition.
Le Pavillon du Liban à la 16ème Biennale d’Architecture de Venise, interroge les conditions de l’Architecture dans notre pays. Sous le titre The Place That Remains, Il s’agit d’un diagnostic de notre territoire et de sa marchandisation. Un siècle après la grande famine qui dépeupla la montagne et fut une des raisons de la création du Grand Liban, l’ensemble du territoire libanais ne produit désormais que de la rente foncière. Tout le pays est à bâtir, tout le pays se couvre doucement du tissu homogène de l’économie immobilière qui le digère, le nivelle et le normalise suivant une logique implacable de productivité. Le territoire réel perd son sens, il n’est plus qu’un espace abstrait « non bâti », un continuum à bâtir. Qualifier et redonner sens à la terre semble pourtant une condition préalable pour la bâtir. Photographes, géographes et vidéastes se sont penchés sur les manières de rendre ce territoire visible, de souligner sa réalité sensible et tangible, afin d’inventorier, de répertorier, d’identifier et de mettre en lumière la place qui y reste et les conditions de sa préservation.
Pavillon du Liban, 16ème Biennale d’Architecture de Venise,
Arsenale de Venise (26 mai – 25 Novembre 2018).
lebanesepavilionvenice2018.com
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Les contributeurs du Pavillon du Liban :
Gregory Buchakjian
Gregory Buchakjian (né en 1971 à Beyrouth) est historien de l'art et photographe vivant et travaillant à Beyrouth. Docteur en histoire de l’art de l'Université Paris IV Sorbonne, il est professeur assistant à l'Académie Libanaise des Beaux-Arts (Alba), où il a co-fondé l'Atelier de Recherche Alba (1997-2004), plateforme transdisciplinaire qui a suscité des interventions publiques sur des questions telles que l’appropriation de la mémoire et de l'espace.
La recherche de Buchakjian porte sur l'art moderne et contemporain au Liban tout en se concentrant sur la ville et l'histoire. De 2009 à 2016, il a exploré des bâtiments abandonnés et a produit une photo. Ce projet photographique qui implique la cartographie, l'exploration architecturale, la collecte d'archives et les récits a généré sa thèse de doctorat: Abandoned Dwellings in Beirut. Guerres et transformation de l'espace urbain. 1860-2015. La relation entre la photographie et les récits urbains et sociaux est également présente dans ses publications récentes: Fouad Elkoury, Passing Time (Beyrouth, Kaph Books, 2017) et Traversées photographiques. Le journal du Docteur Cottard (Beyrouth, Arab Image Foundation, 2017).
Il est membre du comité consultatif de la Collection Saradar et est souvent invité à participer à des jurys académiques et artistiques dont le Salon d'automne de Sursock (2009), le Prix Boghossian de la Villa Empain (2012), Exposure du Beirut Art Center (2013) et Beyrouth Art Residency (2017).
Catherine Cattaruzza
Catherine Cattaruzza (née à Toulouse en 1968) est une photographe et artiste visuelle qui partage son temps entre le Liban, où elle a passé la plus grande partie de sa vie, et la France. Elle est diplômée, avec les felicitations du jury, de l'École des Beaux-Arts de Toulouse. Depuis 1992, elle participe à plusieurs expositions individuelles et collectives au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique du Nord.
Le travail de Cattaruzza explore le territoire, la trace, la falsification de l'identité nationale, la division de la culture politique et les conditions de l'après-guerre. Son installation vidéo Body a été acquise par la collection permanente de la Fondation Vehbi Koç à Istanbul. The New Worlds a été présenté à Belfast, Beyrouth, Tanger et Lisbonne. Son dernier opus Beneath my skin, home est une installation permanente pour l'hôpital américain de Beyrouth. Elle prépare actuellement, en collaboration avec le réalisateur Jean Michel Vecchiet, un film d’essai basé sur le roman de l'écrivain libanais Yasser Bazzi, Yasser Arafat m'a regardé et m’a souri. Depuis 1992, elle poursuit un projet photographique sur Beyrouth. Son projet photographique Liban-Israël, l'Infranchissable Frontière, lui a valu un portfolio de 8 pages dans Le Monde.
Cette série fait partie d'un projet à long terme sur la représentation des guerres latentes dans les zones de conflits telles les frontières entre la Chine et la Corée du Nord (2017) et le Nagorno Karabakh et l'Azerbaïdjan (2019).
Gilbert Hage
Gilbert Hage (né en 1966 au Liban) est photographe. Il vit, enseigne et travaille au Liban. Ses projets photographiques comprennent : What If Celine Jiged on the Right Flute? (2017), Here and Now (2017), I Hated You Already Because of the Lies I Had Told You (2011), Why Do We Feel Like Kafka? (2011), Eleven Views of Mount Ararat (2009), Strings (aka With Strings Attached 2008), Pillows (aka Ana, Berthe, Emmanuelle, 2007) Screening Berlin (2006), 242 cm2 (2006), Homeland 1 (aka Toufican Ruins?, 2006), Phone [Ethics] (2006), Here and Now (2005), Beirut (2004), Anonymous (2002), et Roses (1999). Il est le co-éditeur et co-auteur avec Jalal Toufic, de Underexposed Books.
Parmi les expositions auxquelles il participe : Poetics, Politics, Places, BienalSur, Argentine (2017), Here and Now, Hellerau Dresden (Février 2017), Screening Berlin, Galerie Tanit, Munich (Juillet 2012), Phone[ethics], Fomu, Anvers (Juin 2012), Anonymous, Thessaloniki Museum of Photography (Octobre 2011), Eleven views Of Mount Ararat, Biennale de Sharjah (Mars 2011)
Houda Kassatly
Houda Kassatly (née en 1960 à Beyrouth) est ethnologue et photographe. Son travail porte sur la mémoire et le patrimoine au Liban et au Moyen-Orient. Elle est chercheuse associée à l'Unité de Recherche Interdisciplinaire sur la Mémoire de l'Université Saint Joseph et à l'Université de Balamand. Elle est également responsable du département de capitalisation et du programme culturel d'Arcenciel, une association libanaise pour le développement durable. Elle a publié de nombreux livres et articles sur les rituels, les lieux de culte, l'architecture urbaine et l'architecture de boue au Liban et en Syrie, la calligraphie sur les camions, les camps de réfugiés syriens ... Ses photographies ont été exposées au Liban, en France et en Belgique.
En 2010, elle a fondé une petite maison d'édition, Al Ayn, spécialisée dans le patrimoine culturel, architectural et surtout photographique de la région. Sa mission est de préserver la mémoire à travers des images et des textes, à une époque où guerres, conflits et reconstructions effacent des lieux, des architectures et d'autres patrimoines locaux.
Talal Khoury
Talal Khoury (né en 1976 à Beyrouth) est un cinéaste établi depuis 2006 basé au Liban. Il est diplômé de l'Université des Arts de Bournemouth (ancien institut d'art à Bournemouth) au Royaume-Uni en 2002. Il a dirigé et tourné August 9 (prix spécial au Festival du Film de Dubai 2009) et était directeur de la photographie de Sector Zero de Nadim Michlawi (Premier prix au Festival du Film de Dubai 2011), Tadmor de Monika Borgmann (2016, Sesterce d’argent, Meilleur long métrage suisse, toutes sections compétitives confondues 2016, Mention spéciale, Jury Compétition Internationale longs métrages 2016 à Visions du Réel), Martyr de Mazen Khaled (2017), Panoptic de Rana Eid (2017) et Taste of Cement by Ziad Kalthoum, 19 prix depuis Mai 2017 dont le Sesterce d’Or La Mobilière Meilleur long métrage 2017 à Visions du Réel)
Ieva Saudargaité
Ieva Saudargaitė Douaihi (née en 1988, Lituanie) est une artiste lituano-libanaise basée à Beyrouth, qui a grandi entre la Lituanie, les Émirats arabes unis et le Liban. Ieva a étudié l'architecture à l'Université libanaise américaine de Byblos et à l'École Spéciale d'Architecture de Paris.
Souvent spécifique au site, sa pratique couvre différents médias et aborde le contexte spatial et politique en examinant la matérialité physique et/ou virtuelle du sujet. Finaliste du prix Gabriele Basilico 2016, son travail a été exposé au Liban et à l'étranger.
Elle a participé à des expositions collectives : Berlin Experimental Film Festival (2017), Beirut Noise - La Colonie, Paris (2017), City Struck, Danish Architecture Center, Copenhague (2017), Videowork, Beirut Art Center (2017), Art Interventions on Dalieh, Beyrouth (2017), Mediterranean Landscapes à Mediterranea 18 - Young Artists Biennale, Tirana (2017), Bejrut Bratislava, Goethe Institute, Bratislava (2016), Bitassarof, Bibliothèque Nationale, Beyrouth (2016), 7 Rooms 7 Artists, Boustany Art House, Beyrouth (2016), Building Images, Sto Werkstatt, Londres (2016), Tracce dal Limes, Festival Architettura in Citta, Turin (2015), Based in Beirut, Beirut Design Week (2015)
Hala Younes
Hala Younes est architecte et géographe, diplômée de l’Ecole d’Architecture de Paris la Seine en 1993 et de l’Institut de Géographie de Paris IV, la Sorbonne, en 1997.
Dans sa pratique professionnelle autant que dans son enseignement, Hala Younes porte un regard attentif à la complexité des territoires et à leur histoire afin d’initier le projet. Les réalisations de son atelier, fondé au Liban en 1995 et en France en 2000, en témoignent.
Entre 2001 et 2009 elle a enseigné à Paris, à l’Ecole d’Architecture de la Ville et des Territoires de Marne la Vallée, puis dans plusieurs universités au Liban, et actuellement à la Lebanese American University où elle assure un cours d’histoire du paysage et un atelier de diplôme intitulé Hors les Murs .
En complément de l’enseignement et de la pratique professionnelle, Hala Younes est attachée à la production et à la diffusion d’outils de connaissance et de sensibilisation aux nouvelles réalités urbaines. C’est à ce titre qu’elle a initié en 2018 le premier Pavillon National Libanais à la Biennale d’Architecture de Venise.